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Libye Appeals-Français

Nouveau Départ pour la Stabilité en Libye.

Picture by  David Peterson in Pixabay 

Par René Wadlow.

Les 74 membres de la réunion du Forum de dialogue politique sur la Libye à Genève, en Suisse; avec la médiation des Nations Unies; le 5 février 2021; a annoncé la création d’une nouvelle autorité exécutive pour l’ensemble de la Libye.

Ce gouvernement d’unité intérimaire dirigerait l’administration jusqu’aux élections nationales; qui se tiendront le 24 décembre 2021. Cette autorité exécutive intérimaire a pour mandat de respecter l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020; qui appelle à un cessez-le-feu permanent et au retrait de tous les combattants étrangers.

Cette nouvelle autorité exécutive intérimaire par ses membres; essaie de créer un équilibre entre les trois divisions géographiques du pays. Il essaie également de construire sur de nouveaux visages; qui ont été relativement peu directement impliqués dans la situation troublée depuis 2011; fin du gouvernement de M. Kadhafi.

Le nouvel exécutif intérimaire aura une présidence de trois personnes dirigée par Mohammad Younes Memfi. Il est né en 1958. Il est ingénieur et homme d’affaires de Misratia. Mohammad Younes Memfi a fait ses études au Canada et n’a jamais été directement impliqué dans la politique. Les deux autres membres de la présidence sont Abdullah Hussein Al-Lafi; plus impliqué dans la politique mais pas dans les premiers rangs; et Mossa Al-Koni; une ethnie touareg du sud près de la frontière avec le Mali. Abdul Hamid Mohammed Dbeibah exercera les fonctions de Premier ministre sous cette nouvelle présidence.

Colonel Mouammar Kadhafi.

Il y a encore un long chemin à parcourir pour créer une réconciliation significative entre les divisions; basé sur la géographie, les réseaux tribaux et les confréries religieuses. À l’indépendance en 1951; l’autorité revenait au roi Sayyid Idris (1890-1983); le chef d’une importante confrérie islamique; qui restait plus préoccupé par les réformes religieuses que par la structure du gouvernement.(1) 

Lorsque les officiers militaires; dirigé par le colonel Mouammar Kadhafi a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en septembre 1969; il y eut pendant une courte période une discussion sur les formes que le gouvernement devrait prendre. Le colonel Kadhafi voulait supprimer le gouvernement parlementaire et les élections représentatives; en faveur des comités populaires; un congrès populaire et des comités révolutionnaires – tous liés par les hypothèses idéologiques de sa troisième théorie universelle – un concept qui incarnait l’anti-impérialisme, l’unité arabe, le socialisme islamique et la démocarcie populaire directe. (2)

Désaccords sur la nature de l’État; avait conduit à des divisions importantes au sein du cercle dirigeant; surtout en 1975.

Toutefois; toutes les discussions ouvertes sur la nature de l’État; des relations entre l’Etat et la société; de la place des tribus et des confréries religieuses étaient considérées comme subversives; en fait la trahison. En pratique; mais pas en théorie; la prise de décision était entre les mains du colonel Kadhafi, de sa famille, de ses amis et de ses alliés tribaux. (3)

Trois Zones Instables.

Depuis la fin du gouvernement de Kadhafi; le pays a été largement divisé en trois zones instables: l’Ouest avec Tripoli comme ville principale; avec un «gouvernement d’accord national» dirigé par Faiez Sarraj; un est autour de Benghazi; avec l ‘«Armée nationale libyenne» sous le commandement du général Khaifa Haftar; et le sud divisé entre de nombreuses factions politiques et tribales.

Toutefois; l’Occident et l’Est contiennent des groupes tribaux armés différents; Milices islamiques et groupes armés liés à l’exploitation des migrants, au trafic d’armes et de drogue. Alors que le désordre s’éternisait; de plus en plus en dehors des États; se sont impliqués à des degrés divers et de différentes manières: la Russie, la Turquie, l’Égypte, la France, les États-Unis et dans une certaine mesure l’Union africaine.

Dans quelle mesure la nouvelle autorité intérimaire sera en mesure de créer des services publics; limiter les influences extérieures et créer des formes appropriées de gouvernement devra être vu. La Libye mérite une attention particulière.

 

Remarques.

1) Pour une analyse utile des structures gouvernementales libyennes, voir J. Davis. Politique libyenne, tribus et révolution (Londres: I.B. Tauris, 1987).

2) Voir M.M. Ayoub. L’Islam et la troisième théorie universelle: la pensée religieuse de Muamar al Qudhakdhafi (Londres: Kegan Pail, 1987).

3) Voir René Lemarchand (Ed) Le vert et le noir. La politique de Qadahafi en Afrique (Bloomington: Indiana University Press, 1988).

 

Rene Wadlow, président, Association des Citoyens du Monde.