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The Hazara Appeals-Français

Nous devons protéger les droits du peuple Hazara en…

Image en vedette : Hazara dans les rues de Kaboul, Afghanistan 2020. Pour Shaah-Sultaan, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons.

The Association of World Citizens (AWC) Il exprime sa profonde préoccupation face à une éventuelle répression contre la population hazara en Afghanistan, répression d’une telle ampleur qu’elle pourrait être considérée comme un génocide. S’il est encore trop tôt pour savoir quelles seront les politiques et pratiques des talibans à l’égard des minorités, au cours du dernier régime taliban (1996-2001), il y a eu une discrimination systématique contre les Hazara et une série de massacres.

Il y a quelque trois millions de Hazaras dont la zone de résidence se trouve dans le noyau montagneux central de l’Afghanistan, mais un bon nombre ont migré vers Kaboul, la plupart d’entre eux occupant des postes de main-d’œuvre non qualifiée dans la ville.

Les Hazaras sont majoritairement chiites de religion, mais les talibans et les membres de l’État islamique du Khorasan (ISIS-K) les considèrent comme des hérétiques non musulmans ou infidèles, qui ont désormais également une présence armée en Afghanistan.

Dans le passé, il y a eu une période de génocide sous le règne d’Abdur Rahman Khan. Au cours de la période 1891-1893, environ 60 pour cent des Hazaras ont été tués et de nombreux autres placés dans des conditions proches de l’esclavage.

Pour bien comprendre la préoccupation de l’AWC pour les Hazara, il est utile de rappeler l’article II de la Convention sur le génocide de 1948.

Dans la présente Convention, le génocide désigne l’un des actes suivants commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel :

  • Tuer les membres du groupe.
  • Causer des dommages physiques ou mentaux graves aux membres du groupe.
  • Infliger délibérément des conditions de vie au groupe de nature à provoquer une destruction physique totale ou partielle.
  • Imposer des mesures visant à prévenir les naissances au sein du groupe.
  • Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.

Abdur Rahman Khan

Abdur Rahman Khan, Roi d’Afghanistan de 1880 à 1901. Pour Frank A. Martin, Domaine public, via Wikimedia Commons.

Cependant, des appels répétés ont été lancés pour que la Convention sur le génocide de 1948 devienne opérationnelle en tant que loi mondiale. Le secrétaire général des Nations Unies de l’époque, Kofi Annan, a déclaré dans un discours prononcé à l’UNESCO le 8 décembre 1998:

“Beaucoup pensaient, sans aucun doute, que les horreurs de la Seconde Guerre mondiale – les camps, la cruauté, les exterminations, l’Holocauste – ne pourraient plus se reproduire. Et pourtant ils l’ont fait. Au Cambodge, en Bosnie-Herzégovine, au Rwanda. Notre époque, même cette décennie, nous a montré que la capacité de l’homme pour le mal ne connaît pas de limites. Le génocide, la destruction de tout un peuple sur la base de ses origines ethniques ou nationales, est désormais un mot qui est aussi notre temps libre, un rappel dur et obsédant de pourquoi notre vigilance est éternelle.”

La Convention de 1948 a un article d’action, l’article VIII:

Toute Partie contractante peut demander aux organes compétents des Nations Unies de prendre les mesures prévues par la Charte des Nations Unies qu’ils jugent appropriées pour la prévention et la répression des actes de génocide. […]

Malgré des preuves factuelles de massacres, dont certains avaient l’intention de détruire « en tout ou en partie », aucune Partie contractante n’a jamais demandé d’action au titre de l’article VIII. (1)

Les critères pour que les massacres soient considérés comme un génocide ne dépendent pas du nombre de personnes tuées ou du pourcentage du groupe détruit, mais de la possibilité que l’identité d’un groupe soit détruite. C’est l’identité des Hazaras et leur base religieuse est la question clé. Les événements doivent être surveillés de près et les organisations non gouvernementales doivent être prêtes à prendre les mesures appropriées.

Kofi Annan

L’envoyé spécial conjoint Kofi Annan s’est adressé aux médias à l’Office des Nations Unies à Genève après la réunion du Groupe d’action sur la Syrie le 30 juin 2012. Par la mission américaine à Genève, domaine public, via Wikimedia Commons.

Noter.

(1) Pour une étude détaillée de la Convention de 1948 et du développement normatif ultérieur, voir: William A. Schabas, Genocide in International Law (Cambridge University Press, 2000, 624 pp.)

Prof. René Wadlow, Président de  the Association of World Citizens.

Si vous souhaitez lire cet article dans sa version originale, visitez: We Must Protect the Rights of the Hazara Population in Afghanistan.

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