Mois : <span>novembre 2021</span>

Sudan Appeals-Français

Soudan : Régression Dangereuse.

Image vedette : La garde présidentielle du Soudan du Sud attend l’arrivée de dignitaires étrangers invités à participer aux célébrations officielles de l’indépendance du pays dans la capitale, Juba. By Steve Evans, CC BY 2.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/2.0>, via Wikimedia Commons.

Depuis lundi matin 25 octobre 2021, le Premier ministre soudanais, Abdalla Handok et certains membres civils du Conseil de souveraineté de transition (comme s’appelait le gouvernement) ont été mis en état d’arrestation, et les militaires ont repris le contrôle. Le général Abdel-Fattah al-Burham qui dirige la faction militaire a déclaré qu’une « administration technocratique » sera mise en place jusqu’en juillet 2023, date à laquelle des élections auront lieu. Actuellement, il y a des manifestations de civils dans les rues des grandes villes, mais l’impact de ces manifestations est incertain. La situation peut évoluer de manière imprévisible.the Prime Minister of Sudan, Abdalla Handok

le Premier ministre du Soudan, Abdalla Handok. J’ai été honoré de rencontrer @SudanPMHamdok, le premier dirigeant soudanais à se rendre à Washington en 34 ans. Alors que le Soudan traverse une transition politique historique, j’ai hâte de soutenir le programme de réforme ambitieux de Hamdok et une plus grande liberté pour le peuple soudanais. By Office of Senator Chris Coons, Public domain, via Wikimedia Commons.

General Abdel Fattah al-Burhan

Général Abdel Fattah al-Burhan, 18e Sommet du Mouvement des non-alignés débute à Baкu. By President.az, CC BY 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/4.0>, via Wikimedia Commons.

Le Conflit Armé au Darfour.

En avril 2019, des manifestations de rue persistantes ont conduit à la fin du gouvernement du général Omar Al-Bachir, au pouvoir depuis 1989. Il avait dû faire face à une longue guerre civile avec le sud du Soudan, ainsi qu’à un conflit armé, en grande partie base tribale, au Darfour. L’économie du pays était en mauvaise posture. Une partie du mouvement anti-Al-Bachir avait des motivations économiques. Cependant, il y avait aussi un souhait pour un gouvernement moins autoritaire, et le terme « démocratie » était souvent utilisé.

Un gouvernement militaire a d’abord remplacé Al-Bachir. Cependant, lors des manifestations qui ont conduit à son départ et à son arrestation, les groupes professionnels et les syndicats sont devenus de plus en plus actifs. Ils réclamaient une part dans le gouvernement du pays. Ainsi, une administration assez unique a été mise en place, composée d’une composante civile et militaire également divisée. C’est la majeure partie de la composante civile qui est actuellement en état d’arrestation.General Omar al-Bashir

Omar Hassan Ahmad al-Bashir, le président du Soudan, écoute un discours lors de l’ouverture de la 20e session du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 31 janvier 2009, By U.S. Navy photo by Mass Communication Specialist 2nd Class Jesse B. Awalt/Released, Public domain, via Wikimedia Commons.

L’administration conjointe civilo-militaire n’a pas été en mesure de faire face à la situation économique difficile. Pour mettre fin à la guerre civile qui avait divisé le nord et le sud du Soudan, un référendum a créé un État séparé, le Soudan du Sud. Cependant, les problèmes économiques, en particulier la production et la vente de pétrole, n’ont pas été résolus. En conséquence, les conditions économiques sont restées très difficiles. Il y a même eu des manifestations de rue exigeant un retour au régime militaire.

D’autres gouvernements du Moyen-Orient, en particulier l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte, se sont opposés aux « vents du changement » au Soudan. On ne sait pas quel rôle ces pays ont pu jouer dans le coup d’État d’octobre. Il est certain que les chefs militaires soudanais avaient des contacts réguliers avec les militaires de ces pays du Moyen-Orient.

La situation actuelle au Soudan est celle de la régression des courants démocratiques et populaires, situation qu’il faut surveiller de près et soutenir, si possible, les courants démocratiques.

 

Rene Wadlow, Président, Association des Citoyens du Monde.

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